Les syndics ont un rôle crucial à jouer face au vieillissement du parc immobilier, la situation économique marquée par l’inflation et la nécessité pour beaucoup de copropriétés d’aller néanmoins vers la rénovation énergétique. Un nombre croissant risque de rejoindre la catégorie des copropriétés en difficulté. Il est devenu essentiel pour les syndics de prévenir et gérer efficacement les impayés, et enrayer suffisamment tôt les processus de dégradation. La démarche de certification a pour objectif de valoriser les compétences distinctives des syndics dans la prévention et le redressement de copropriétés fragiles ou en difficulté. Nous sommes allés à la rencontre d’opérateurs pour connaître leur retour d’expériences.
Quel est intérêt d’être labellisé QualiSR ?
L’association QualiSR encourage et soutient les syndics qui souhaitent s’impliquer dans l’initiative de certification. Son objectif est de développer un réseau national de syndics capables d’assister les collectivités et les institutions publiques engagées dans la prévention et le traitement de la dégradation des copropriétés. Le fait d’être labellisé QualiSR peut apporter un avantage concurrentiel lors du choix de syndics et surtout être reconnu par les acteurs publics locaux, comme le souligne René Bresson, consultant indépendant et associé de l’opérateur Urbanis, travaille notamment avec Bonnie and Clyde (groupe Lion Rose) et Synchro Sasik à Mulhouse :
“ Le fait d’être certifié peut permettre d’être plus facilement identifié et repéré par les acteurs publics, et donc facilite le travail dans le cadre de dispositifs opérationnels importants. Mais il faut aussi avoir la volonté de participer à ces dispositifs. La certification ne donne pas que des droits mais essentiellement des obligations, et c’est en même temps le reflet d’un engagement qui est reconnu positivement.” Il relève notamment l’importance d’adhérer à la certification pour un syndic :
“Pour moi, l’intérêt majeur d’adhérer à la certification pour un syndic est d’avoir un accompagnement de professionnels spécialisés et très compétents. C’est aussi l’intérêt d’échanger dans le cadre de l’association, sur la manière d’intervenir de genre de situation, avec des confrères qui ne sont pas nécessairement sur le même territoire et donc ne sont pas fatalement des concurrents. L’association c’est aussi un partage d’expériences et de solutions, et je trouve que c’est constructif.”
Lisette Labussière, cheffe de projet chez Urbanis (opérateur), décrit l’image que peut avoir des syndics certifiés QualiSR auprès des opérateurs :
“De mon expérience avec Synchro Tradigestion, les syndics certifiés sont plus adaptés aux copropriétés en difficultés, l’approche est différente, le travail est plus important et sont plus investis.”
Pour Olivier Mugniery, chef de projet et juriste au sein de la société CITEMETRIE (opérateur), intervenant dans une copropriété avec le syndic certifié Cadot-Beauplet Safar, l’intérêt est dans la confiance et la collaboration de l’association :
“ L’association QUALI SR a un grand impact vis-à-vis des professionnels en raison de la qualité des syndics qui la dirigent. L’entrée au Conseil d’Administration des organisations professionnelles de syndics (FNAIM et UNIS) a renforcé cette aura.
L’existence de l’association QUALI SR conforte l’opérateur puisqu’elle génère un véritable cercle de confiance. Les points de blocage peuvent être traités par le biais d’un simple coup de fil et dans les cas les plus extrêmes par la commission disciplinaire de l’association. “
Quelles aides pour les syndics labellisés QualiSR?
La certification QualiSR des syndics, garantit aux copropriétés en situation de fragilité ou de difficulté un niveau de qualité de services élevé, et adapté aux situations particulières de ces dernières. Elle permet également de créer et de dynamiser une communauté engagée dans le partage et l’amélioration des techniques et des meilleures pratiques. L’association QualiSR met à disposition ses ressources pour bénéficier de certains dispositifs comme l’explique René Bresson, consultant indépendant et associé de l’opérateur Urbanis :
“ Il faut savoir que l’Anah distribue l’aide à la gestion, qui est un dispositif permettant de financer le sur-travail qui est nécessaire à un syndic pour collaborer avec un dispositif et pour effectuer des actions de recouvrement qui sont plus importantes que la normale dans certains cas. Comme pour mobiliser des fonds pour payer un avocat ou un huissier en cas d’impayés par exemple, ce genre de dispositif permet de financer ce genre de frais. Lorsqu’un syndic est certifié QualiSR, le regard que vont porter les acteurs publics locaux est plus favorable. Être certifié QualiSR permet aussi de bien connaître ces dispositifs et d’apprendre à les utiliser. “
Lisette Labusièrre, cheffe de projet chez Urbanis (opérateur), a pu constater la façon de travailler et les atouts de syndics labellisés :
“Je pense que le fait d’être certifié, va apporter au syndic des outils et des procédures utiles pour mieux gérer ces copropriétés qui ont des besoins particuliers. C’est une possibilité pour eux aussi de s’ouvrir à un nouveau public s’il souhaite s’engager dans les copropriétés en difficultés. “
Les réalisations en termes de travaux font leurs preuves, comme le développe Olivier Miugniery, chef de projet et juriste au sein de la société CITEMETRIE, opérateur :
“ Les partenaires publics ne financent que des travaux qualitatifs et le plus souvent ces derniers doivent respecter des référentiels complémentaires en vue de l’octroi de subventions particulières.
Les programmes de travaux sont dominés par les travaux d’économie d’énergie, mais peuvent aller à des réhabilitations complètes y compris avec des reprises en sous œuvre (fondations) que les copropriétaires seraient bien incapables de financer. L’idée directrice des partenaires et financeurs publics étant d’aboutir au redressement durable d’une copropriété sur le plan juridique, financier et technique).”
Pour résumer l’association certifie des syndics engagés dans la prévention et le redressement de copropriétés, en valorisant les compétences distinctives dans le redressement de copropriété fragiles ou en difficultés, et en leur permettant de bénéficier d’un véritable accompagnement. En sécurisant la qualité de prestations à l’égard des copropriétaires et des intervenants extérieurs (opérateur, financeurs, collectivité, Anah, Ush, Anru …). C’est favoriser le financement des surcoûts de gestion engendrée par certaines situations particulières. Et c’est également, le fait de qualifier les syndics pour la gestion des copropriétaires fragiles en difficulté au niveau administratif vis-à-vis des dispositifs publics.