De plus en plus de syndics de copropriété sont amenés à gérer des copropriétés en fragilité ou en difficulté, pour mener à bien leurs redressements. Pourquoi et comment un syndic en vient au redressement de copropriété ? Pour en savoir davantage à ce sujet, nous sommes allés à la rencontre de Timothée Courberand, responsable du service syndic au sein de la SAS Bonnie & Clyde (nom commercial Agence Centrale), un syndic certifié QualiSR®.
Des collaborateurs impliqués
Le redressement de copropriété, c’est avant tout une aventure humaine. La réussite des projets de redressement passe entre autres par l’implication des collaborateurs en charge de ces derniers. Pour Timothée Courberand, “un cabinet n’existe qu’à travers ses collaborateurs”, son implication est née de son histoire personnelle :
Pourquoi vous êtes-vous intéressé au redressement et la gestion des copropriétés difficiles ?
“Probablement mon histoire personnelle d’abord : ayant vécu dans un HLM dégradé, avec sa porte d’entrée cassée, la présence permanente de 2 BMW vitres teintées devant entourées d’une quinzaine d’individus, la drogue stockée sur les balcons, les coups de feu ou de couteau la nuit, les problèmes quotidiens des copropriétaires de copropriétés en zones sinistrées ne m’est pas étrangère.
Ensuite, par ma recherche de défi et de sens dans mon travail. Alors que nous nous impliquons de plus en plus dans la problématique des copropriétés dégradées, je peux remarquer que ces deux facettes manquent parfois : certains acteurs sont compétents mais totalement déconnectés socialement des problématiques qu’ils gèrent, d’autres gèrent par nécessité empirique et non par envie ces problématiques.”
Une structure stable pour la gestion de copropriété difficile
C’est au sein d’une structure de cabinet stable et efficiente que Monsieur Courberand a pu démarrer son projet et engagement auprès des copropriétés en difficulté, comme il en témoigne :
“Bien qu’ayant le projet de m’impliquer dans le redressement des copropriétés difficiles depuis maintenant 9ans, j’ai dû attendre de trouver la bonne structure pour faire éclore ce projet. En effet, d’abord dans une TPE (où nous étions deux), avec une éthique de travail adéquate mais un manque de moyens et de process. Puis dans un grand groupe, avec des outils efficients mais un portefeuille surchargé de plus de 50 copropriétés, il m’était impossible de dégager le temps et l’énergie nécessaire.
C’est donc à mon arrivée chez Lionrose (ancien nom de la SAS Bonnie & Clyde) en 2020 que j’ai pu trouver une structure sérieuse, ambitieuse et qui avait déjà un pied dans la copropriété difficile. En effet, des copropriétés étaient gérées en dispositif POPAC (Meyzieu) mais aussi en PSU (Vaulx En Velin) avec un succès qui nous garantissait la confiance des acteurs du secteur, comme Urbanis et le Grand Projet de Ville de Vaulx en Velin. Pour exemple, la copropriété des Mouettes (quartier Cervelière Sauveteur, en PSU) venait d’achever en avance la première phase de sa rénovation et conserve un taux d’impayés de moins de 1%.”
Pourquoi avez-vous souhaité devenir certifié QualiSr® ?
“En rencontrant notamment Urbanis et en leur parlant de mon projet personnel, je remercie Alizée Michaud Bauchard d’avoir pensé à moi pour la reprise de la copropriété Le Rhône, qui devait sortir de 4 années d’administrations provisoires. Et notamment en voyant le faussé qu’il pouvait y avoir entre les administrateurs judiciaires et les copropriétaires, nous avons avec Jérôme Javazzo décidé de franchir le cap de la certification QualiSR.
Nous avons l’ambition de remettre le Syndic, acteur le mieux à même de les gérer, au centre des problèmes des copropriétés en difficultés. Grâce à notre fusion avec l’Agence Centrale, nous avons pu réunir deux cabinets ayant la culture de ces problématiques, dont une quinzaine de copropriété en plan de sauvegarde ou Popac. Nous espérons pouvoir aller plus loin, en amont des difficultés, avec une gestion préventive des difficultés. Mais nous avons également l’ambition d’intervenir dans le futur en administration provisoire, pour apporter la gestion de proximité qui fait notre ADN dans la rigueur et parfois la froideur de la procédure judiciaire.”